Située sur la côte chilienne, à un peu plus de 100km de Santiago, Valparaiso, aussi appelée « la perle du Pacifique », est une ville portuaire et atypique. C’est l’une des 3 villes chiliennes les plus peuplées du pays, l’un des ports les plus actifs du Chili et l’un des plus importants du Pacifique Sud.
Comme Santiago, Valparaiso n’a pas très bonne réputation en terme de sécurité. Nous décidons donc, de nous poser dans un «camping», à Laguna Verde, qui est plutôt un joli terrain arboré au bord d’une rivière, parfait pour dormir au calme loin de la ville et en toute sécurité. Nous y rencontrons un couple de retraités Belges, qui voyage pour une durée de 3 ans sur le continent américain avec leur gros camion. Ce sera l’occasion de faire la visite de la ville ensemble et de terminer la journée autour d’un apéro, en échangeant sur nos voyages, trajets, expériences, projets… Super sympa!
Nous partons dès le lendemain visiter la ville, en s’y rendant avec le bus local!
- CALETA PORTALES :
Le matin, nous sommes allés nous balader le long d’une promenade aménagée autour d’une crique, où nous avons trouvé un marché au poisson, des restaurants et une belle vue sur les collines de Valparaiso et le pacifique!
Nous profitons d’ailleurs, d’être dans un port pour se faire un petit resto de poissons et fruits de mer (ces mets n’étant pas les préférés des chiliens ou argentins, nous n’en trouvons et consommons pas souvent…). Excellent ceviche de Reineta, accompagné de « machos a la parmesana » (palourdes grillées au parmesan) et d’un Pisco Sour (alcool local) pour nous et calamars grillés pour les enfants!
- LE CENTRE HISTORIQUE :
En raison de sa richesse architecturale développée principalement à la fin du 19ème siècle, son centre historique a été déclaré site du patrimoine mondial par l’UNESCO (3ème site du Chili protégé par l’organisation internationale après l’île de Pâques et les églises de Chiloé).
La place principale, « la Plaza Sotomayor » est ouverte sur le port, et entourée des bâtiments officiels : marine navale, palais de justice….
Et c’est ici que débute notre après-midi, car nous avons réservé une visite guidée de la ville, pour découvrir son histoire, son architecture et ses fameux fresques et graffitis… Cette ville est un vrai labyrinthe coloré et Juan, notre guide (parlant français), nous a permis découvrir des endroits ou petits passages que nous n’aurions pas trouvés tout seul.
L’affluence d‘immigrants européens au cours du 19ème siècle a marqué l’architecture de la ville. Elle apparait comme un amphithéatre naturel situé dans une baie et entouré de collines, où vit la majeure partie de la population. Les cerros (collines) de Valparaiso se sont peuplés au fil du temps créant, avec toutes ces maisons bariolées, un véritable arc-en-ciel de couleurs.
Nous avons déambulé dans les ruelles pendant plus de 3h, et comme cette ville est essentiellement composée de cerros (42 au total), nous sommes montés puis descendus, puis remontés… Heureusement, il reste quelques funiculaires (qu’ils appellent ascenseurs) en marche, et nous n’avons pas manqué d’en essayer un!
- STREET ART :
Cette ville est également et surtout la capitale du street art chilien. La liberté d’expression règne ici en maître ! Les graffitis et les fresques sont présents sur les façades des maisons, des immeubles, des escaliers… Juan nous a fait découvrir au fil de la visite des œuvres avec des styles très variés. Certaines images sont simplement décoratives alors que d’autres artistes abordent certains sujets (parfois douloureux) et tentent de délivrer des messages.
Nous avons adoré cette visite, cette ville ne ressemble à aucune autre dans le pays et probablement le continent. C’est un détour qui en vaut la peine. Et comme à Santiago, malgré les mises en garde, nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité.
Une petite citation pour terminer sur cette magnifique ville :
“Si nous parcourons tous les escaliers de Valparaiso, nous aurons fait le tour du monde”. Pablo Neruda.
Ce poète (dont l’une de ses maisons se trouve à Valparaiso), est considéré comme l’un des artistes, les plus éminents et les plus influents de son siècle. En plus d’avoir été sénateur de la République chilienne (membre du parti communiste), il a reçu le prix Nobel de littérature pour une poésie. La version officielle de sa mort, serait qu’elle serait due à un cancer de la prostate. Des enquêtes récentes ont conclu qu’il avait été empoisonné (à l’hôpital où il avait été admis), sur ordre du gouvernement, 12j après le coup d’Etat militaire de Pinochet, alors qu’il envisageait de s’exiler au Mexique…
Le soir, retour dans notre petit havre de paix! Nous y resterons une journée supplémentaire pour gérer l’intendance (rangement, linge, ménage, petites réparations en tout genre…). Session école aussi, bien sûr (ou fichue école de malheur, comme dirait les garçons) : quand on est dans un endroit où l’on peut courir, jouer, crier, faire des cabanes, de la balançoire, jouer avec des chiens errants… c’est quand même trop nul de perdre son temps à travailler la grammaire ou les nombres décimaux!
Tout est une question de point de vue…
Pour la suite du programme, nous hésitons entre nous diriger directement vers la frontière, ou faire une étape « randonnée »…Après concertation, nous optons tous les 4 pour la 2ème option. Et justement, comme par hasard… Julien avait déniché une petite randonnée, sur le chemin qui mène à l’Argentine.
- EL CERRO LA CAMPANA :
Dans le parc national LA CAMPANA, se trouve le Cerro du même nom.
Sur le papier, cette rando semble difficile, 14km Aller-Retour, et surtout 1450m de dénivelé! Et à cela s’ajoute une contrainte horaire puisque, le parc national n’ouvre ses portes qu’à 8h30 et ferme à 17h30. Il faut donc être redescendu à temps… (quand je disais que Julien jouait au jeu de trouver une rando plus difficile que la précédente…)
Mais au sommet à 1880m, on nous promet, une vue incroyable sur le Pacifique, la Cordillère des Andes, et l’Aconcagua!
Ok, c’est parti! On arrive la veille au soir tard, car au Chili, l’entrée des parcs nationaux est toujours un peu compliquée avec notre véhicule (de la piste étroite, pas toujours facile en camping-car… nous préférons donc toujours être seul à manoeuvrer). Après quelques frayeurs sur le dernier km en raison d’une piste bien cabossée (enfin surtout pour moi…), nous arrivons devant le portail du parc national. Il n’y a pas vraiment de place pour se garer, donc nous décidons de faire le pied de grue et de dormir là.
Le matin, 8h30, les guadaparques ouvrent la grille, on est prêt et au taquet pour partir à l’assaut de cette montagne!
Les 5 premiers km montent pas mal, mais sans grande difficulté. On y fait des rencontres sympathiques…
Avant la grimpette finale, petit arrêt à un point de vue où se trouve l’entrée d’une mine, autrefois exploitée pour son gisement de cuivre.
Les 2 derniers km furent difficiles, très raides (600m de denivelés), dans les pierres, les éboulements et sous le soleil. Mais on est arrivé au sommet en 4h (temps annoncé en bas : 4h30!). Sur la vingtaine de randonneurs que nous avons croisés (et parfois dépassés!), il n’y avait aucun autre enfant. Ils étaient très impressionnés de l’ascension de nos p’tits gars, en nous demandant à chaque fois leur âge et en les félicitant! On est fier de nos loulous, et eux aussi, du coup, se rendent compte de leur performance et sont très fiers d’eux!!!
En haut, la promesse est tenue, le panorama est magnifique. On s’extasie devant ce paysage sublime, comme l’a d’ailleurs fait un certain Charles DARWIN, en 1834, où il gravit cette montagne. Une plaque a même été posée sur la montagne, pour commémorer son ascension.
La vue sur le mont ACONCAGUA, qui nous domine du haut de ces 6962m, est époustouflante! Il est surnommé le « colosse de l’Amérique », car il constitue le point culminant de la Cordillère des Andes, du continent américain et de l’hémisphère austral, rien que ça! Si on ne se sent pas tout petit devant ça…
Et les loulous, ont-ils enfin été fatigués après cette randonnée??? Oui quand même…
Cette ascension marque la fin de notre 3ème séjour au Chili. Nous aimons de plus en plus ce pays, qui nous offre des paysages incroyables et tellement variés. Pour la suite des aventures? Rendez-vous en Argentine!
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